La résistance à l’insuline est un phénomène très courant, mais peu connu, car elle évolue sournoisement.
Malheureusement, au long cours, cette résistance à l’insuline peut aboutir, entre autres, au diabète de type 2 et à toutes ses conséquences. Alors qu’il est possible d’agir bien avant !
Qu’est-ce que la résistance à l’insuline ?
Après la prise d’un repas, la glycémie, c’est-à-dire le taux de sucre dans le sang, augmente (plus ou moins fortement).
Le pancréas sécrète alors de l’insuline afin de rétablir l’équilibre. En effet, l’un des rôles de l’insuline est de normaliser la glycémie, c’est-à-dire qu’elle permet l’entrée du glucose dans les cellules afin qu’il soit utilisé ou mis en réserve, notamment dans les muscles ou le foie (ce stock sera accessible rapidement sous forme de glycogène).
L’insuline a également la capacité de transformer les glucides en (mauvaises) graisses et donc de favoriser le stockage du gras dans les adipocytes (cellules graisseuses du tissu adipeux) sous forme de triglycérides.
En cas de résistance à l’insuline, les récepteurs des cellules de l’organisme ont perdu leur sensibilité à l’insuline. Ainsi, l’insuline est sécrétée, mais elle ne parvient pas à faire entrer correctement le glucose dans les cellules. Le pancréas compense alors en sécrétant plus d’insuline pour parvenir à normaliser la glycémie.
Quelles sont les causes de la résistance à l’insuline ?
- Une alimentation trop riche en « mauvais » glucides : trop de féculents raffinés (pâtes blanches, riz blanc, pain blanc…), d’aliments ultra-transformés, de sucre, de bonbons, de jus de fruits, de sodas… bref, tous les aliments/boissons à index ou charge glycémique élevé. Pour en savoir plus sur ces notions, je vous invite à lire mon article « Bien choisir ses glucides ».
- La sédentarité : bouger CHAQUE JOUR est indispensable. En effet, faire 2 séances de sport dans la semaine et passer le reste du temps assis est également considéré comme de la sédentarité.
- Le manque de micronutriments essentiels au fonctionnement mitochondrial : les mitochondries sont les centrales énergétiques de nos cellules. Elles utilisent le glucose pour nous fournir de l’énergie et sont très gourmandes en micronutriments (magnésium, vitamines B, coenzyme Q10, fer, cuivre, antioxydants, etc.).
- Un défaut de fluidité membranaire : les membranes cellulaires ont besoin de bons gras (oméga-3, acides gras monoinsaturés) et ne bénéficient pas d’un excès d’acides gras trans et d’acides gras saturés.
- Un déficit en micronutriments essentiels à la sensibilité à l’insuline : magnésium, zinc, chrome, etc.
- Le stress chronique : en effet, l’hormone du stress, le cortisol, est hyperglycémiante, c’est-à-dire qu’elle augmente de façon chronique la glycémie et donc la sécrétion d’insuline. Le stress étant favorisé par un déficit en magnésium, un déséquilibre des neurotransmetteurs, une perturbation de l’axe intestin-cerveau, etc.
- L’inflammation : liée à un déséquilibre des acides gras, à des troubles digestifs (hyperperméabilité intestinale, dysbiose…), à un déficit en vitamines D et A, à l’hyperinsulinisme en lui-même, etc.
Quelles sont les conséquences de la résistance à l’insuline ?
Elles sont nombreuses !
- Mauvais métabolisme glucidique.
- Mauvais métabolisme lipidique (augmentation de la synthèse des triglycérides et du cholestérol).
- Prise de poids.
- Risque augmenté de diabète de type 2 et de maladies métaboliques telles que la stéatose hépatique non alcoolique (= NASH ou « foie gras »), les pathologies cardiovasculaires, l’hypertension artérielle, l’obésité...
- Fatigue.
- Inflammation chronique.
- Déséquilibre hormonal avec pour conséquence le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), de l’hirsutisme, de l’acné, de la cellulite…
- Etc.
Quels sont les signes évocateurs d’une résistance à l’insuline ?
- Facilité à prendre du poids ou difficulté à en perdre.
- Surpoids, obésité.
- Augmentation du tour de taille.
- Compulsions sucrées.
- Fatigue, coup de pompe (notamment après les repas).
- Troubles de la concentration, de la mémoire.
- Acné.
- Chez la femme : SOPK, hirsutisme.
- Etc.
Sur un bilan sanguin classique, certains éléments peuvent également mettre la puce à l’oreille, à savoir une augmentation de la glycémie et/ou du cholestérol et/ou des triglycérides et/ou de l’inflammation.
À noter : en cas d’antécédents familiaux de diabète de type 2, d’obésité, de SOPK, de NASH ou encore d’hypertension artérielle, il peut être intéressant de faire un bilan préventif.
Comment savoir si je fais de la résistance à l’insuline ?
Une simple prise de sang permet de le savoir ! En effet, il s’agit du test HOMA (qui peut être couplé au test QUICKY).
Sinon, il est possible de doser la glycémie et l’insulinémie à jeun et de faire un calcul pour connaître l’index HOMA.
= (Insulinémie en microUI/ml ou mUI/l X Glycémie en mmol/l) / 22,5
L’index HOMA ne devrait pas être supérieur à 2,4 (norme de laboratoire courante). Mais, selon certains auteurs, un HOMA supérieur à 1,5 est déjà un peu haut.
Un index QUICKY trop bas est également en faveur d’une baisse de la sensibilité à l’insuline.
Que faire en cas de résistance à l’insuline ?
Une prise en charge globale est nécessaire ! Mais grâce à une meilleure hygiène de vie (qui passe par un engagement personnel), il est possible de retourner la situation en faveur d’une meilleure santé.
- Favoriser une alimentation à charge glycémique basse, diminuer l’index glycémique des repas et respecter la chronobiologie alimentaire (voir mon article « La chronobiologie alimentaire »). Faire la part belle aux légumes/fibres, aux protéines et aux huiles de qualité, aux oméga-3, etc.
- Avoir une activité physique régulière (HIIT et marche post-prandiale par exemple) et booster les mitochondries pour favoriser l’utilisation du glucose par les cellules.
- Améliorer la sensibilité à l’insuline en rétablissement une bonne fluidité membranaire et en améliorant la sensibilité des récepteurs grâce à des micronutriments ciblés (magnésium, zinc, chrome, etc.).
- Identifier et prendre en charge l’inflammation.
- Bien gérer son stress (magnésium, cohérence cardiaque, sophrologie, yoga, etc.) et stimuler son nerf vague (voir mon article « Le nerf vague : puissant levier de santé »).
- Etc.
J'espère que cet article vous a plu et vous a éclairé sur le sujet. Si vous souhaitez aller plus loin et prendre en main votre santé en améliorant votre hygiène de vie, je peux vous accompagner !
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