L’endométriose touche près d’une femme sur dix et est le plus souvent responsable de douleurs très invalidantes. Malheureusement, malgré l’intérêt croissant de la recherche pour cette pathologie, son diagnostic reste compliqué et de nombreuses femmes se retrouvent en errance médicale. Toutefois, lorsque le diagnostic est posé, un accompagnement physiologique est possible !
Qu’est-ce que l’endométriose ?
L’endométriose correspond à la présence de cellules dites « endométriosiques » en dehors de l’endomètre (= muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus). Ces cellules endométriosiques sont semblables aux cellules de l’endomètre (elles ont les mêmes caractéristiques), mais elles ne proviennent pas forcément de l’endomètre. Elles peuvent alors se développer un peu partout :
- Dans le muscle utérin : c’est l’adénomyose ;
- Au niveau des ovaires : c’est l’endométriome ;
- Mais également à distance des organes reproducteurs (dans le rectum, la vessie, le péritoine, les poumons, etc.).
Tout comme les cellules de l’endomètre, les cellules endométriosiques sont équipées de récepteurs aux hormones sexuelles féminines et réagissent donc aux variations hormonales cycliques de la femme :
- Elles se multiplient sous l’effet des œstrogènes ;
- Puis elles se différencient sous l’effet de la progestérone ;
- Et enfin elles desquament sous l’effet de la chute hormonale avant et pendant les règles.
Or, contrairement à la muqueuse utérine qui est éliminée et se renouvelle grâce aux règles, les cellules endométriosiques n’ont pas de porte de sortie ! Elles restent donc piégées et c’est alors le système immunitaire qui entre en jeu, ce qui induit notamment une inflammation locale responsable des douleurs (lors des rapports sexuels, en urinant, à la défécation… selon la localisation de la lésion). 70 % des femmes touchées par l’endométriose souffrent de douleurs chroniques invalidantes* et d’autres inconforts associés (troubles digestifs, fatigue chronique, troubles anxieux et dépressifs…).
Toutefois, il est important de noter que certaines femmes n’ont aucune plainte !
Le diagnostic de l’endométriose
Malheureusement, on observe actuellement, en moyenne, un délai de 7 ans pour diagnostiquer la maladie*.
D’ailleurs, c’est parfois durant leur parcours de procréation médicalement assistée (PMA) que les femmes sont enfin diagnostiquées. En effet, l’endométriose peut être une cause d’hypofertilité puisque 40 % des cas d'infertilité sont dus à cette maladie*.
Mais attention, l'endométriose n'est pas forcément synonyme d'infertilité. De nombreuses femmes atteintes d'endométriose sont fertiles et peuvent tomber enceinte spontanément.
En cas de signes cliniques évocateurs, un examen gynécologique est proposé pour aider au diagnostic et orienter vers la prescription d’une échographie et/ou d’une IRM (Imagerie à résonnance magnétique). À noter que ces examens doivent être réalisés par des radiologues formés à l’endométriose.
La coelioscopie est aussi parfois indiquée pour établir un diagnostic, réaliser des biopsies ou retirer des lésions.
L’accompagnement de l’endométriose en naturopathie
À ce jour, il n’existe pas de traitement curatif pour guérir de l’endométriose, mais une approche pluridisciplinaire est possible (en médecine, naturopathie, ostéopathie…).
L’endométriose est une maladie immuno-inflammatoire, puisqu’elle sollicite le système immunitaire et engendre de l’inflammation.
Par ailleurs, un déséquilibre hormonal – hyperœstrogénie et/ou baisse de l’imprégnation en progestérone – est également en cause. Déséquilibre lui-même causé par différents paramètres, tels que les perturbateurs endocriniens, une mauvaise détoxication des œstrogènes, une résistance à la progestérone, etc.
Voici donc des pistes sur lesquelles travailler !
Le déséquilibre hormonal
Il s’agira tout d’abord de mettre en lumière les éléments à l’origine du déséquilibre hormonal : est-ce une hyperœstrogénie ? Ou plutôt une baisse de l’imprégnation en progestérone ?
Après un interrogatoire poussé en consultation de naturopathie/micronutrition, il est possible d’établir des recommandations individualisées.
L’inflammation
La régulation du terrain inflammatoire est incontournable pour soulager les douleurs liées à l’endométriose. En effet, plus le niveau d’inflammation est élevé, plus les douleurs sont intenses.
Par chance, une réforme de l’hygiène de vie peut grandement aider !
Dans l’assiette, il faudra veiller à apporter des nutriments connus pour leurs propriétés anti-inflammatoires :
- Les omégas-3 via les petits poissons gras (sardines, maquereaux, anchois, harengs) et les huiles de qualité (lin, cameline…). À l’inverse, on limitera les oméga-6 surtout présents dans les viandes, charcuteries, produits laitiers industriels, etc.
- Les antioxydants et polyphénols via les légumes (crus ET cuits ; à CHAQUE repas), les épices (curcuma, gingembre, cannelle… ; TOUS les jours), les aromates (persil, origan, basilic, ciboulette… TOUS les jours), le thé vert (matcha ; le plus riche en polyphénols).
Certains micronutriments seront également indispensables, comme la vitamine D, en supplémentation.
De plus, le microbiote devra être optimisé, car son déséquilibre favorise l’inflammation : limiter les apports de protéines animales, consommer suffisamment de végétaux, bien mastiquer, manger dans le calme, éviter les pesticides et édulcorants, les excès de sucre raffiné, etc.
La réponse immunitaire
L’immunité est grandement influencée par la composition du microbiote. Ainsi, la prise de probiotiques peut s’avérer intéressante en cas d’endométriose.
Par ailleurs, le stress prolongé impacte l’immunité. Là aussi, des solutions micronutritionnelles sont à notre portée, notamment le magnésium et/ou les plantes adaptogènes telles que l’ashwagandha. Certaines techniques de relaxation, comme la cohérence cardiaque, peuvent également être d’une grande aide.
Enfin, des phytonutriments sont connus pour activer certaines cellules immunitaires : la curcumine, le resvératrol ou encore l’ail (à consommer tous les jours !).
Bien sûr, cet article n’est pas exhaustif et de nombreuses autres solutions peuvent accompagner les femmes atteintes d’endométriose. Une consultation en naturopathie/micronutrition permet de faire le point sur l’hygiène de vie globale et d’individualiser les recommandations.
*Source : EndoFrance.
Pour aller plus loin :
- Troubles hormonaux - Reprenez le pouvoir ! de Guénaëlle Abéguilé
- L'alimentation anti-endométriose de Fabien Piasco
J'espère que cet article vous a plu et vous a éclairé sur le sujet. Si vous souhaitez aller plus loin et prendre en main votre santé en améliorant votre hygiène de vie, je peux vous accompagner !
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