D’après le Collège américain des obstétriciens et gynécologues, le cycle menstruel serait le cinquième signe vital après la tension artérielle, la température corporelle, la fréquence cardiaque et la fréquence respiratoire. En effet, chaque phase du cycle menstruel, via les hormones qui entrent en jeu, a des répercussions sur l’état physique et psychique de la femme, donc sur sa santé globale.
Classiquement, le cycle menstruel est décomposé en 3 phases :
La phase folliculaire.
L’ovulation.
La phase lutéale.
Cependant, on pourrait aller plus loin en décrivant au total 4, voire 5 phases. Pour ne pas vous perdre dans trop de détails, je parlerai ici uniquement des 3 principales, tout en décrivant certains éléments indispensables.
La phase folliculaire
C’est la fin d’un cycle et le début d’un autre !
En effet, la phase folliculaire commence au premier jour des menstruations. Pour autant, les règles ne sont pas l’élément central du cycle, puisque s’il n’y a pas d’ovulation, il n’y a pas de menstruations. Elles sont seulement la conséquence d’une cascade hormonale (plus ou moins) bien orchestrée. Et qui en est le chef d’orchestre ?
Le CERVEAU !
En effet, c’est lui le donneur d’ordre.
Une première hormone est sécrétée par l’hypothalamus situé à la base du cerveau : c’est la GnRH. Cette dernière ordonne à son tour à l’hypophyse (une glande située à proximité) de sécréter une autre hormone, la FSH. On parle d’axe hypothalamo-hypophysaire. Cette FSH (hormone folliculo-stimulante), comme son nom l’indique, va stimuler les ovaires.
Dans chaque ovaire, une dizaine de follicules matures sensibles à la FSH vont alors accélérer leur maturation et croître. Ils produisent des œstrogènes qui exercent un rétrocontrôle négatif sur l’axe hypothalamo-hypophysaire, modulant la synthèse de FSH.
Ces œstrogènes permettent également l’épaississement de la paroi de l'utérus, appelée endomètre, afin qu'il puisse éventuellement accueillir un embryon.
Lorsqu’un follicule parvient à dominer les autres, parce qu’il est le plus sensible à la FSH, il sécrète une forte quantité d’œstrogènes qui exercent alors un rétrocontrôle positif sur l’axe hypothalamo-hypophysaire. La GnRH, la FSH (et la LH) vont alors augmenter et, plus la FSH est haute, plus le follicule dominant produit des œstrogènes qui accélèrent sa propre croissance.
À noter : la maturation des follicules commence environ 90 jours avant le début d’un cycle, puis à partir du jour 1 du cycle, c’est la course à l’ovulation qui démarre pour une vingtaine de follicules. Ainsi, en naturopathie, lorsque l’on veut optimiser la fertilité, un délai de 3 mois sera nécessaire pour observer des résultats !
L’ovulation
C’est l’événement central du cycle !
Juste avant l’ovulation, la forte quantité d’œstrogènes sécrétés par le follicule vainqueur de la course (on l’appelle follicule de De Graaf ou follicule mûr) est perçue par le cerveau via la circulation sanguine. En réponse, il déclenche une décharge de LH, hormone lutéinisante. Cette LH modifie le follicule et fragilise son enveloppe pour permettre l’ovulation qui aura lieu dans les 24 h environ après le pic de LH.
Lors de l’ovulation, l’ovocyte contenu dans le follicule de De Graaf (ou follicule mûr) est libéré et change de nom : c’est l’ovule ! Il est aspiré par les trompes de Fallope et patiente environ 12 à 24 h, espérant une éventuelle rencontre avec un spermatozoïde.
À noter : contrairement à ce qui est souvent enseigné, l’ovulation ne se produit pas forcément à J14 du cycle ! Chaque femme est différente et une même femme n’ovule pas systématiquement le même jour d’un cycle à l’autre, car la durée de la phase folliculaire peut varier.
La phase lutéale
Après l’ovulation, le follicule ayant libéré l’ovocyte se transforme en corps jaune et produit, en plus des œstrogènes, la progestérone. Celle-ci augmente progressivement jusqu’à atteindre un pic 7 jours après l’ovulation. Ainsi, en cas de bilan hormonal et pour apprécier la qualité ovulatoire, la progestérone devrait être dosée à ce moment-là, à condition de savoir repérer son ovulation ! C’est tout l’intérêt des méthodes d’observation du cycle (MOC).
Autour du 8e jour après l’ovulation, le corps jaune entame sa dégénérescence et les taux d’hormones chutent : c’est la phase prémenstruelle.
La chute de la progestérone étant plus rapide que celle des œstrogènes, cela crée un déséquilibre entre les deux hormones. Si l’ovulation n’est pas qualitative, la femme peut alors souffrir d’un syndrome prémenstruel (SPM).
La chute hormonale entraîne une remontée de la FSH et un nouveau cycle démarre avec l’arrivée des menstruations. La boucle est bouclée !
À noter : la phase lutéale ne dure pas toujours 14 jours ; sa durée normale est comprise entre 11 et 16 jours. Elle commence le lendemain de l’ovulation et se termine la veille des règles. Contrairement à la phase folliculaire, elle est généralement stable d’un cycle à l’autre pour une même femme.
En cas de fécondation, le corps jaune se maintient sous l’effet de l’hormone de grossesse (ß-hCG) et continue de produire de la progestérone dont le taux doit progressivement augmenter pour permettre l’implantation de l’embryon et éviter les fausses couches. Le placenta prendra ensuite le relais à partir du deuxième trimestre de grossesse.
Quelle est la durée normale du cycle menstruel ?
Un cycle dure entre 24 et 35 jours et chaque cycle est particulier, nous ne sommes pas des robots !
Sources :
Les livres :
« Troubles hormonaux - Reprenez le pouvoir ! » de Guénaëlle Abéguilé
« Cycle féminin au naturel » de Marion Vallet et Dr Sophie Saab-Tsnobiladzé
« Manuel pour une fertilité émancipée » de Laurène Sindicic et Dr Jean-Pierre Andine
J'espère que cet article vous a plu et vous a éclairé sur le sujet. Si vous souhaitez aller plus loin et prendre en main votre santé et votre fertilité en améliorant votre hygiène de vie, je peux vous accompagner !
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